Mediabask – Rouge Elea, 20 ans d’une histoire de haut vol – Patrick Graciet

29 Nov 2023

Des platanes marseillais de la Canebière aux cocréations avec Ander Fernandez, c’est un peu l’étonnante odyssée artistique de Corine Cella, directrice artistique et fondatrice de la compagnie, et de ses rencontres, que les 20 ans de la compagnie Rouge Elea, désormais solidement ancrée à Hendaye, célèbrent samedi 2 décembre à Boderline Fabrika. Avec en toile de fond, une relation presque intime avec la nature, via les arbres en particulier.

« Avec une très grande échelle »

Les débuts de la compagnie remontent à la création du spectacle « Calao », de septembre 2002 à juin 2003. Corine Cella l’élabore entre Bruxelles, où une petite structure l’aide dans son projet, et Marseille, où elle s’est initiée au cirque sur le tard, à 22 ans. « Notre professeure de trapèze nous disait : ‘Moi je rêve qu’à Marseille, un jour, dans tous les arbres il y ait des trapézistes’, se souvient-elle. On l’a prise au mot et on a passé tout un printemps à nous déplacer dans Marseille avec une très grande échelle, on s’installait dans des platanes sur la Canebière ou dans de petites places. » La jeune artiste s’épanouit dans le cirque aérien et danse dans les arbres avec « Calao », accompagnée de divers musiciens, de festival en festival. C’est à cette époque qu’elle baptise la compagnie, d’abord Elea, sur une inspiration précipitée par la nécessité de trouver un nom pour le programme du festival d’Aurillac, avant d’ajouter « le mot rouge parce que c’est l’intensité de ce que je suis en train de vivre, qui était assez sensationnel et exceptionnel ».

Nouveaux horizons

En 2007, elle se produit dans un festival de Donostia. « J’ai rencontré Ander Fernandez Jauregui, qui m’a accompagné sur des lumières », raconte Corine Fernandez Jauregui, qui m’a accompagné sur des lumières », raconte Corine Cella. Elle ne se doute pas à l’époque que l’avenir de la compagnie Rouge Elea va désormais se dessiner sous de nouveaux horizons, avec un premier projet. « En 2010, on a décidé avec Zazpi T’erdi, une production de cinéma, et Ander Fernandez, de faire un spectacle qui s’appelait ‘Biutz’ (nom d’un passage de la barrière de Ceuta) sur les frontières, et on est allé à Ceuta. Cela a été la première collaboration avec les équipes artistiques d’ici [NDLR : du Pays Basque]. Et aussi le moment où on a commencé à faire des spectacles un peu documentaires, basés sur le réel, l’envie de mener une enquête de terrain qui précède la création. » Suivent, entre autres, « Ronde » en 2012 avec l’artiste trapéziste iruñear, Maitane Azpiroz, « Conversation avec un arbre » en 2017, avec la volonté d’« amener le public à avoir une réflexion sur la planète sur laquelle on vit, de transmettre par le biais de l’art des choses plus sensibles et plus fines ». Le prochain spectacle, attendu en 2025 en collaboration avec l’artiste et dramaturge Espe Lopez, sera dans une démarche similaire, avec un processus de création désormais bien rodé. « J’initie chaque projet. Ander arrive assez vite avec ses réflexions, son écriture et sa musique. Nous sommes au centre et on a pas mal de collaborateurs fidèles qui traversent les créations depuis une quinzaine d’années, certains depuis 20 ans. »

En euskara et en français

Ainsi comme un symbole, samedi 2 décembre, deux temps forts marqueront le 20e anniversaire de la compagnie. À 17 heures, Corine Cella et Ander Fernandez se produiront avec « On n'est pas là / Ez gaude hemen », tandis qu’une carte blanche sera laissée aux amis de la compagnie à partir de 18h30. « Une dizaine d’artistes viennent du Pays Basque et d’autres de Marseille. Il y a des musiciens, des circassiens, des danseurs, des vidéastes, une marionnettiste, et un auteur. » Le premier spectacle, issu d’une récente représentation inédite dans un festival près de Toulouse, proposera de « questionner la vie, l’insignifiance ou pas de ce qu’on laisse ». Avec une contrainte de langue qu’il a fallu surmonter. « On a un public qui est non bascophone et un public qui est non francophone, donc on va faire un truc un peu acrobatique comme on aime bien les faire, promet Corine Cella, sans toutefois divulguer totalement l’artifice. Il y a une partie avec une conversation téléphonique où je ne suis pas là, et on demande à notre public bascophone téléphonique où je ne suis pas là, et on demande à notre public bascophone de venir avec un casque audio et leur téléphone, ils auront une petite surprise. » Car se produire en langue basque est un enjeu pour la compagnie, qui s’est définitivement ancrée à Hendaye en 2014. « Chaque création est tissée autour de l’euskara et du français. Quand on joue en Iparralde et qu’on nous demande de jouer en français, on essaie d’insister un peu : ‘vraiment ce n’est pas possible de jouer ou en bilingue ou de faire les deux versions ?’. On essaie de pousser un peu à cela. » Autre marqueur de son fort ancrage territorial, la journée anniversaire se déroule à Borderline Fabrika, lieu culturel alternatif dont Rouge Elea est à l’initiative du projet, abouti en 2021. « Quand on est une compagnie et qu’on est tout le temps en tournée, on se demande : ‘Comment on agit dans l’endroit où l’on vit ?’. Borderline a été de ces projets complètement fous au départ, qui marquent aussi un fort désir de mettre des racines, de faire des choses qui ont un sens profond. » L’évènement est gratuit et ouvert à tous.

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Toute la culture – On est là tout va bien – Mathieu Dochtermann

14 Sep 2021

"Il s’agit aussi de parler de joie et de résilience, toujours en pointillés, et les trois interprètes le portent avec une vérité et une finesse confondantes." Ainsi, on pouvait découvrir ce week-end le travail de la cie Rouge Eléa, avec le spectacle On est là, tout va bien. Une proposition en extérieur qui mêle acrobaties aériennes sur une échelle revisitée, danse au sol, et musique, le tout en plein air, avec une scénographie toute simple faite de petits morceaux de plâtre (sans doute) blanc, dont on va vite comprendre qu’il vont figurer des morceaux de banquise. En un prologue et quatre scènes, c’est un spectacle assez narratif mais complètement surréaliste et/ou absurde (extrait : « En attendant le tsunami, on s’accroche à la boule à facettes ! ») et, dans cette catégorie, complètement délicieux. Il s’agit de parler en pointillé du dérèglement climatique, mais par un détour intelligent et pas du tout moralisateur. Il s’agit aussi de parler de joie et de résilience, toujours en pointillés, et les trois interprètes le portent avec une vérité et une finesse confondantes. La musique jouée en direct par Ander Fernandez Jauregui est vraiment excellente, ce qui ne contribue pas peu à l’émotion délicate qui se dégage de l’ensemble. La danse, l’expression, l’intensité de présence et de sourire d’Amaia Elizaran y contribuent aussi. Le spectacle est encore jeune et on peut lui trouver des petits défauts : notamment, les parties aériennes, qui sont beaucoup portées par Alicia Rechac, qui en fait quelque chose d’intéressant, semblent un peu déconnectées du reste de la dramaturgie, et l’invite faite aux spectateurs de se joindre aux artistes au plateau ne va pas plus loin que de les faire asseoir, immobiles, au milieu de l’espace de jeu. Pour autant, il y a là quelque chose qui frémit, quelque chose de très beau et émouvant, plein de poésie, de joie et de folle douceur (ou de douce folie?), et on aimerait vraiment voir cette proposition déployer tout son potentiel !

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EITB – Nigara Zuek

27 Jun 2020

EITB - Entretien Ander Fernandez Jauregui

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DAPA – Bardos

28 Oct 2019

DAPA, chaine culturelle est venue faire un reportage sur Conversation avec un arbre à Bardos, le 28 septembre 2019.

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« Ceci est la couleur de mes rêves » de la Cie Rouge Elea : se confronter au vertige du vide d’elles

31 Oct 2016

[...] Se suspendre au-dessus du vide pour éprouver une forme de liberté, comme l’ADN de cette compagnie qui a fait voltiger les regards dans son précédent Bi Ahizpa (« Les deux soeurs »), avec une introspection plus forte encore, enfouie comme le désir de répondre à ce « Pourquoi je danse au dessus des airs ? » qui l’habite désormais. [...]

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Sud-Ouest « Rouge Elea s’est installé à l’hôpital Marin »

16 Sep 2016

À l’aide de ses nombreux instruments de musique et de tout son matériel, Ander Fernandez a voulu tester la communication par le son.

Ce début de semaine et jusqu'à hier, la compagnie Rouge Elea a installé une tente gonflable sur les pelouses de l'hôpital Marin, vers Handi-Plage. Un petit chapiteau pour abriter tout un matériel sonore, des instruments, des microphones et des enceintes. « J'ai l'envie d'explorer les capacités du son à générer des états d'âme et des émotions, explique Ander Fernandez, musicien de la troupe hendayaise. De la même manière, j'ai envie d'expérimenter les possibilités d'expression et de communication uniquement à travers les sons. » C'est dans ce but qu'il a proposé ce laboratoire à l'hôpital Marin pendant quatre jours. « Je l'appelle laboratoire d'expression sonore parce que j'invite les patients à s'arrêter pour jouer, parler, chanter et entrer en communication dans un environnement focalisé sur le son. » Chaque jour, pendant quatre heures, les patients se sont entendus de manière amplifiée, avec des effets sonores, ont joué des instruments, parlé dans un micro et entendu leurs voix dans des casques. Communication non verbale Ander Fernandez n'attendait rien de précis de ces rencontres, même si la compagnie Rouge Elea avait déjà noué quelques contacts enrichissants avec des patients de l'hôpital Marin lors d'un impromptu dansé en avril dernier. « Il y avait eu une grande sincérité et de l'émotion dans cet échange, dans une communication non verbale, par le regard, par le corps. Et les sons ? C'est que nous explorons cette fois-ci. » La compagnie a été créée en 2003 sous l'impulsion de Corine Cella, circassienne formée en danse et en cirque aérien. Depuis 2007, elle partage la direction artistique des créations avec le musicien basque Ander Fernandez. Les deux artistes vivent et travaillent à Hendaye où ils ont créé les spectacles qui abordent le thème de la frontière et de la fratrie. « Notre ligne artistique est d'éveiller un sentiment, une émotion chez le spectateur, partager un regard sensible sur le monde auprès d'un large public, sur un territoire local, national et international. » La compagnie, résolument transfrontalière et transdisciplinaire, considère le corps comme un vecteur d'émotions et de sensations.
Edith Anselme

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Résidence Hameka

03 May 2016

Une création très appréciée... Après une semaine de résidence à la salle Hari Xuri, la compagnie Rouge Eléa présentait vendredi dernier, dans le cadre de La fabrique des Arts de la Rue Hameka, deux extraits de son nouveau spectacle intitulé "Ceci est la couleur de mes rêves", devant près d'une centaine de personnes.  

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JSL Chalon dans la rue

26 Jul 2015

Dans un décor naturel et poétique, la compagnie Rouge Éléa s’élève dans les airs pour vous livrer sa dernière création. Tu me manquais - et en même temps j’étais content. N’est-ce pas curieux ? » Ces mots de Vladimir, personnage d’En Attendant Godot, de Samuel Beckett, décrivent cette relation complexe qu’il entretient avec son compagnon d’infortune, ce sentiment ambigu qui reproduit les rapports que l’on peut avoir à l’égard d’un frère ou d’une soeur. Relation unique. Ce sont ces rapports ambivalents, qu’une fratrie entretient, que la dernière création de la compagnie Rouge Éléa met en scène. Cette relation unique et particulière qui anime des personnes que la nature a choisi de lier. Ce « j e t ’ a ime moi non plus », que les mots ne suffisent pas à expliquer, c’est par la danse que les deux artistes le matérialisent. Dans une prestation très charnelle, leurs corps expriment le soutien, le rejet, les disputes et les réconciliations, avec une puissance poignante, mais tout en fluidité. Des acrobaties gracieuses, légères, traduisent la tendresse inconditionnelle, la jalousie, la rivalité, la culpabilité aussi. Une composition éthérée qui vous ravira. L. M. À 14 h 15 et 20 h 15, aux Granges Forestier (pastille 25).

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Rouge Elea en DSS2016

15 Jul 2015

El programa de artistas en residencia Aterpean, creado por el festival transfronterizo Dantza Hirian, acogerá durante el mes de julio y agosto a las compañías Organik y Rouge Elea para la creación de dos nuevas obras de danza en espacios urbanos.

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Artículo en Deia

14 Jul 2015

El periódico DEIA publica un artículo sobre Rouge Elea.

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(FR) Mugalariak – EITB

03 Apr 2014

Reportaje en EITB sobre el proyecto Mugalariak.

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